Un homme répendant des pesticides dans les champs.

Les pesticides : des alliés transformés en poisons

C’est quoi un pesticide ?

Un pesticide est une substance chimique (ou biologique), qui est utilisée pour tuer ou repousser des organismes “nuisibles” pour les cultures. Dans organisme, on entend principalement :

  • Les insectes (insecticides)
  • Les champignons (fongicides)
  • Les mauvaises herbes
  • Les rongeurs
  • Certaines bactéries

Les pesticides chimiques sont produits en laboratoire à partir de réactions chimiques ; la substance obtenue est mélangée avec des additifs pour la rendre plus efficace. Le problème, c’est que ces additifs peuvent causer ce genre de problèmes :

  • Par exemple, les polyéthoxylés permettent à la substance de mieux se repartir sur les plantes ou les insectes. Mais c’est également un perturbateur endocrinien qui affecte la reproduction et le système hormonal.
  • Le formaldéhyde, qui empêche le produit de trop vite se dégrader, peut provoquer des cancers.

Pourquoi les pesticides ont-ils commencé à être utilisés ?

Ils sont utilisés pour garantir de plus grands rendements agricoles. Bien-sûr, pour l’aspect financier, mais également pour permettre à un maximum de personnes d’avoir accès à la nourriture.

Leur utilisation n’est pas nouvelle ; dans l’Antiquité, on retrouve dans les populations égyptiennes , grecques et romaines, des substances naturelles pour protéger leurs récoltes, comme le souffre qui servait à éloigner les insectes ; et les cendres pour éviter les maladies des plantes.

Donc, leur utilisation n’est pas nouvelle, mais la façon de le faire à complètement changé.

Quand a t-on commencé à voir des études sortir dessus pour le grand public?

En 1962, Rachel Carson, biologiste marine, sort un livre “Le printemps silencieux” où elle y révèle les effets néfastes des pesticides sur l’environnement et la santé humaine. Suite à cette sortie, le DDT (insecticide synthétique très utilisé) sera interdit aux Etats-Unis

Dans les années 1980, de nombreux agriculteurs ont reporté avoir été empoisonnés suite à l’exposition aux pesticides et des études révèlent que le développement cérébral des enfants peut être affectés.

En 1987, Le rapport du programme des Nations Unies pour l’environnement sonne l’alerte de l’impact des pesticides sur la biodiversité.

S’en suivent ensuite différents scandales :

  • Le Roundup qui est cancérogène (il devait être totalement interdit en France depuis 2022 mais ce délais n’a pas été respecté)
  • Les néonicotinoïdes qui provoquent la disparition des abeilles (de ce que j’ai pu trouver, leur utilisation est interdite en France)

Quels sont les effets sur la santé ?

De “simples” irritations cutannées , jusqu’à des cancers et des troubles neurologiques. Voici l’éventail de déséquilibres graves que peuvent provoquer les pesticides fabriqués en laboratoire.

Un cas qui m’a beaucoup touchée en lisant un témoignage est celui de Laure Marivain, ancienne fleuriste de métier, qui a perdu sa fille de 11 ans suite à son exposition quotidienne aux pesticides utilisés, pour traiter les fleurs qu’elle vendait.

Sa fille, Emmy, avait développé un cancer à l’âge de 4 ans qui grandissait depuis la période pré-natale. En effet, le placenta peut-être traversé par ces substances et donc altérer le développement du foetus.

Quels sont les effets sur l’environnement ?

Pour être claire : les pesticides polluent tout : Les eaux, les sols, et l’air.

Les pesticides volatils se dispersent dans l’atmosphère et peuvent se retrouver bien loin de leurs zones initiales.

Pour l’eau, les pesticides sont transportés par la pluie ou les irrigations vers les eaux souterraines. Les nappes phréatiques sont alors contaminées à leur tour, que nous consommons ensuite dans notre eau “potable”.

→En réduisant les populations d’insectes, ils affectent directement la chaine alimentaire , en empêchant par exemple des oiseaux insectivores de se nourrir.

Et le cercle vicieux est que, en ciblant certains organismes avec des pesticides, certains finissent par s’y habituer. Les doses sont alors augmentées afin de pouvoir les éliminer, et donc, encore plus de dégâts sont causés sur l’environnement.

L’utilisation des pesticides est dévastatrice. En plus d’affecter la chaine alimentaire, les animaux exposés, même à petite dose mais assez souvent, peuvent se retrouver avec des symptômes tels que des vomissements, des convulsions, et aller jusqu’à leur mort. Bien entendu, leurs hormones sont impactées, tout comme les nôtres, ce qui peut modifier leur reproduction et leurs comportements.

Que font les différents pays pour nous en protéger ?

L’union Européenne a des réglementations “strictes” quant aux doses maximales de résidus pouvant se retrouver dans les produits alimentaires ou l’eau potable. Elle souhaite également réduire de 50% l’utilisation des pesticides d’ici à 2030 (je croise les doigts, car des affaires assez choquantes ont montré que la France, par exemple, n’a pas tenu ses promesses à plusieurs reprises quant à l’interdiction de substances avérées dangereuses pour la santé humaine et l’environnement).

Par exemple, le Paraquat, ou bien encore le Dithiocarbamates (de rien pour les noms barbares ;), sont toujours en vente en France alors que tous les deux sont avérés dangereux, l’un étant cancérogène, l’autre provoquant des troubles neurologiques.

En 2008, le plan Ecophyto en France, prévoyait une réduction de 50% des produits phytosanitaires (les produits toxiques quoi) d’ici à 2018. Eh bien, ils ont plutôt augmenté de 25% avec comme slogan “pas d’interdiction sans solution”.

Du côté des Etats Unis ou bien encore du Brésil, peu de choses sont faites, ce qui a conduit à de nombreuses intoxications chez les agriculteurs (et des effets néfastes pour tous les consommateurs).

Quelles sont les alternatives naturelles aux pesticides toxiques ?

3 grandes techniques peuvent être mises en place : de la prévention, à l’utilisation de produits biologiques, et aux méthodes physiques :

Les méthodes de prévention

On peut par exemple alterner les cultures sur une même parcelle pour éviter l’accumulation de certaines maladies spécifiques, utiliser des plantes prédisposées à résister aux maladies courantes, mais également à favoriser la biodiversité autour des cultures pour attirer des prédateurs naturels des mangeurs de cultures (plutôt que de dire “nuisibles”).

L’utilisation des produits biologiques et des animaux

Dans les produits biologiques, on retrouve les biofertilisants, qui enrichissent les sols et permettent aux plantes de rester en bonne santé ; et des substances naturelles (comme l’extrait de Neem, qui provient d’un arbre), sont bien moins nocives que les pesticides chimiques mais peuvent tout de même rester toxiques pour certaines espèces.

Quant aux insectes, les coccinelles sont utilisées pour se faire un ptit dej de pucerons (une seule coccinelle peut en manger jusqu’à 70 par jour !) ; Les hérissons, oiseaux, chauves souris et araignées apportent également leur aide naturelle pour venir manger les insectes qui se délectent des cultures.

Que peut t-on faire à notre niveau ?

La première chose à faire, c’est d’aller acheter au moins ses fruits et légumes en magasin biologique (comme les Biocoop qui ont une charte très stricte pour entrer des produits).

Quand tu consommes des aliments bio, cela ne te garantit pas une absence totale de pesticides, mais une énorme réduction à leur exposition. En effet, l’agriculture biologique autorise l’utilisation de pesticides naturels ou dérivés de substances naturelles (comme les extraits de plantes ou les huiles essentielles).

Il y a également la contamination croisée qui existe : Imaginons que tu as un champ d’agriculture biologique, qui se trouve à côté d’un champ d’agriculture NON-biologique. Ton voisin utilise des pesticides qui peuvent venir contaminer ton champ en se propageant dans l’environnement.

Dans tous les cas, les aliments bio auront toujours des résidus de pesticides beaucoup plus faibles, voire, inexistants, ce qui réduit considérablement l’impact sur ta santé ainsi que sur l’environnement.

Tu peux également éplucher la peau de tes légumes, mais le but ultime est de ne pas le faire car beaucoup de nutriments se trouvent également dans la peau (même des pommes de terre et des carottes).

Deux méthodes pour éliminer une partie des résidus de pesticides (mais elles ne sont pas magiques, car une grande partie des pesticides est ancrée profondément dans le légume ou fruit) :

Au vinaigre blanc

  • 1 part de vinaigre pour 3 parts d’eau
  • Fais tremper des fruits et légumes pendant 30 minutes
  • Rince à l’eau

Au Bicarbonate de soude

  • 3 cuillères à soupe dans un litre d’eau
  • Fais tremper 15 minutes
  • Rince à l’eau

→ Une étude de 2017 publiée dans Journal of Agricultural and Food Chemistry a démontré que cette méthode pouvait enlever jusqu’à 70% des pesticides (lien dans les sources).

Note de Naturopathe : Finalement, c’est comme la prévention des maladies. Mieux vaut prévenir que guérir ; Lorsque tu prends un Doliprane pour ton rhume ou ton angine, tu peux soulager tes symptômes, mais sans régler la cause. Quand tu utilises des méthodes telles que celle avec le vinaigre ou le bicarbonate, tu enlèves une partie des pesticides, mais le mieux est d’acheter des aliments biologiques (et surtout que les gros groupes et les gouvernements pensent enfin plus à la santé globale, la vraie).

Peut-on se détoxifier des pesticides qu’il y a dans notre corps ?

Le corps humain possède des mécanismes naturels pour éliminer les toxines, y compris les résidus de pesticides, à travers les organes d’élimination (foie, reins, intestins, peau).

Même si une partie des pesticides se retrouvera dans les graisses et les organes, on peut mettre des choses en place pour en éliminer une partie et limiter leurs effets.

A traverts l’alimentation

Les aliments riches en fibres facilitent le transit intestinal (le mouvement des aliments et des déchets dans le tube digestif) et donc l’élimination des toxines. Quand tu consommes une variété de légumes, tu permets à tes intestins de développer une population saine, qui agit comme une barrière contre les substances toxiques.

Bouger son corps

Dans ton corps, il y a la circulation sanguine, mais également la circulation lymphatique, qui s’occupe de transporter les déchets afin qu’ils soient éliminés. Quand tu te mets en mouvement, tu permets à ta lymphe de mieux circuler (car elle n’a pas de système de pompe comme la circulation sanguine) et donc, de se libérer des déchets qui peuvent l’encombrer.

PS : Transpirer, c’est l’un des meilleurs moyens d’éliminer les toxines !

Utiliser des plantes

Les plantes comme l’ortie, le pissenlit ou encore le bouleau augmentent ta production d’urine et permettent donc d’éliminer plus de toxines par les reins.

Le romarin et le citron vont stimuler la production de bile, ce qui facilite l’élimination des toxines qui sont traitées par le foie.

Et la petite derrière, la chouchou, c’est la Chlorelle. C’est une algue qui est riche en chlorophylle et qui capte les toxines, même les métaux lourds, qui sont ensuite éliminés par le cacaaaa (les selles, oui, pardon).

Le jeûne

Un thème qu’on peut aborder plus en profondeur lors d’une consultation, surtout parce que cela doit être individualisé, mais voici quelques informations intéressantes :

Quand tu jeûnes, ton corps va puiser dans ses réserves que sont les graisses, où se stockent plein de contaminants différents : résidus de pesticides, les métaux lourds et d’autres toxines. Quand tes graisses se dégradent, ces substances peuvent alors être éliminées.

La conclusion

Il est normal de vouloir garder ses cultures et nourrir un maximum de personnes. Tout le monde devrait pouvoir se nourrir à sa faim, mais dans le respect de la nature. Car quand on fait quelque chose contre elle, elle nous le fait sentir à un moment ou un autre.

Les pesticides modernes détruisent la santé des humains, mais également de toute la faune et la flore. Ils sont toxiques ; ce sont des poisons, et on les retrouve partout.

La responsabilité incombe aux grandes entreprises qui en produisent en faisant croire qu’on ne peut plus fonctionner sans.

Dans ce monde actuel, c’est l’information qui peut te permettre de transformer ta vie. Quand tu as conscience de quelque chose, tu peux la changer, du moins, autant que possible.

Manger des aliments bruts et naturels dans le bio, faire ses achats le plus localement possible, bouger son corps, bien dormir… Bref, des conseils basiques que tu entends partout mais qui sont très importants et qui font TOUTE la différence.

Oui, on est toutes et tous pollué.es aujourd’hui. Mais l’important c’est de faire ce qu’on peut pour limiter cette pollution et bien vivre avec ses valeurs 🙂

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Merci d’avoir lu cet article ! Partage le autour de toi à une ou plusieurs personnes qui apprendraient de nouvelles choses en le lisant ; cela permet à d’autres de pouvoir reprendre leur santé en main et de me soutenir dans mon travail.

A très bientôt !

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Sources :

https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/10/09/les-fleuristes-victimes-ignorees-des-pesticides-si-l-on-m-avait-mise-en-garde-ma-fille-serait-encore-la_6347116_3244.html

https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/09/05/aux-etats-unis-la-disparition-des-chauves-souris-a-accru-l-usage-des-pesticides-augmentant-la-mortalite-infantile_6305064_3244.html

https://www.theguardian.com/environment/2024/dec/08/pesticide-poisonings-brazil-chemicals-diquat-banned-uk-health-problems?utm_source=chatgpt.com

https://www.cahiersagricultures.fr/articles/cagri/full_html/2017/01/cagri160188/cagri160188.html

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29067814


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