J’ai encore eu un début de crise d’angoisse en rentrant du travail ce soir. Je ressentais une grande pression vers le coeur, le souffle court, l’envie de vomir, la tête qui tournait.
Comme dans un Toon, j’ai inventé une deuxième Sara dans ma tête qui me faisait des blagues pour me permettre de tenir jusqu’à la maison, pour ne pas avoir de convulsions et une tête qui tourne tant que je dois m’allonger par terre, devant tout le monde.
Mes crises ont commencé il y a plusieurs années, durant la nuit ; je me réveillais en sueur, en criant. Ca arrivait souvent, mais généralement, je ne m’en souvenais pas au réveil. C’était mon chéri qui me rappelait ce qui s’était passé.
“Tu as encore crié cette nuit et tu t’es redressée d’un coup dans le lit. Je t’ai dit que tout allait bien et tu t’es rendormie”.
Et il y a quelques mois, ça m’a pris en pleine journée. Je pensais que j’allais mourir. Et ça a continué comme cela, tous les jours, durant plusieurs semaines. Ma vie n’était plus vraiment normale, et j’étais stressée à l’idée de sortir et de faire une crise dehors.
A mes 19 ans, lorsque j’ai quitté l’école, je savais que je voulais parcourir le monde, rencontrer les tribus qui vivent encore loin de nos technologies, loin de nos pollutions et la folie des sociétés modernes. J’ai pourtant bien profité de mon adolescence, de tout ce que proposait cette modernité : discothèque, alcool, cigarette, drogues douces, shopping compulsif, maquillage, produits de beauté toxique, fast food…
C’est en regardant Arte que j’ai commencé à vouloir en savoir plus sur ces peuples qui vivaient encore loin de nos mondes modernes, rapides. Eux, qui n’avaient pas de boutons sur le visage, alors que moi, j’en étais couvert. Eux, qui, ne connaissaient pas les maladies dégénératives, qui explosent dans nos mondes.
En lisant beaucoup, en regardant les premières vidéos sur youtube qui parlaient de produits naturels, d’hygiène de vie, de minimalisme, j’ai commencé à changer mon mode de vie.
Et c’est grâce à ça que je suis entré dans une école de naturopathie après le bac. Ça m’a sauvée. Je ne savais pas quoi faire de “ma vie” dans ce monde-là, je n’étais pas intéressée par ce que je voyais, par la vie des parents des autres, par le rythme de travail que mon père avait, de la grande tour dans laquelle il passait ses journées.
Ce que je voulais vraiment, c’était me rapprocher de la nature, voyager, écrire et tourner des vidéos.
Après mon diplôme, j’ai travaillé pendant 5 ans dans différents magasins bio, dans différentes villes, et je publiais du contenu en continuant de me former sur les réseaux. J’ai créé ma chaîne youtube, mon site, ouvert un compte insta, et je me suis dit que si certain.es pouvaient en vivre, moi aussi, je le pouvais. Surtout avec une telle passion pour ce sujet, et une telle envie d’aider.
Après plusieurs années en magasin, j’ai voulu faire autre chose. En septembre 2024, je clique sur une annonce d’une grande assurance française qui propose une alternance sur un an payée plus que le SMIC. J’ai cliqué dessus, sans penser que je serais recontactée. Et un mois après, je commençais la formation. J’avais enfin de vrais week-ends, des horaires bien plus décents que ceux que le magasin imposait.
C’était ironique pour moi de travailler dedans, car, un univers totalement différent de ce qui m’intéressait. Mais j’avais envie et besoin de faire autre chose, tout en continuant à faire prospérer mon entreprise à côté.
Je voulais partir avec un nouvel état d’esprit, voir les opportunités, les saisir, apprendre, m’intéresser à de nouveaux univers.
Après un mois intense de cours et beaucoup de fous rires en classe, on nous a mis dans le bain pour commencer à recevoir les appels des clients. Problème qui est paru rapidement : je ne supportais pas le casque bluetooth. Nausées, mal de tête, envie de vomir à la fin de la journée ; j’ai été voir les managers pour trouver une solution. Mais apparemment, pour des raisons de sécurité, on ne peut pas utiliser de casque filaire.
Mes crises de panique ont repris entre temps, plus légères que les précédentes. Et l’une d’entre elles s’est déclarée au travail.
Je ne comprenais pas d’où venait cette crise. Le travail ? Un ras-le-bol général de cette vie moderne que nous avons ? Des choses plus personnelles ? Pourtant, j’ai eu le temps de faire le tour des causes de ces crises en quelques mois. J’ai vu une psychologue, ai beaucoup parlé et fait du sport.
Mais la seule chose qui me revient toujours en tête c’est : partir voyager en sac à dos, rencontrer de nouvelles populations qui s’entraident, qui vivent encore en harmonie avec leur environnement et ont des choses à m’apprendre. De vraies choses qui me serviront toujours, qui me nourriront à tous les niveaux. J’ai envie de les filmer, de partager ces expériences, pour que d’autres puissent s’ouvrir à ces gens qui ont TANT à nous apprendre.
C’est une flamme qui brûle au fond de moi depuis mes 13 ans et qui ne m’a jamais quittée.
J’ai 27 ans, et c’est toujours aussi fort. Je suis de nature joyeuse, je souris très souvent, j’adore le contact avec les autres, je suis ouverte, j’aime rencontrer de nouvelles personnes… Mais cette société a toujours été un poids sur moi.
Je me suis rarement exprimée ouvertement dessus sur internet parce que j’avais peur de me plaindre, de paraitre trop faible dans ce monde et de recevoir des commentaires rageux de personne qui me disent que “c’est comme ça que ça fonctionne, il faut s’y faire, nos parents aussi ont travaillé dur, tu ne fais pas ce que tu veux dans la vie”…
Et même si heureusement, certaines personnes savent vivre dans ce monde moderne et s’y adaptent et ont la chance de kiffer leur travail ;, je ne veux pas de ça.
Pourtant j’ai quand même travaillé jusqu’à maintenant, j’ai fait plein de boulots différents comme beaucoup de gens de ma génération. On ne sait pas ce qu’on veut, on veut plus, on veut mieux, on se rend bien compte que les choses ne tournent absolument pas rond.
Tout est de plus en plus cher et les salaires évoluent à peine, le monde est pollué, on nous vend de la grosse daube et on ne nous aide pas à faire mieux. Heureusement, certains groupes de personnes font changer les choses à leur niveau et arrivent même parfois à faire de grandes choses, comme Camille Etienne ou bien encore Hugo Clément. Mais beaucoup d’entreprises font du greenwashing sans partager une once de valeur desquelles nous avons terriblement besoin aujourd’hui.
Je suis dégoûtée de voir ce manque de conscience globale sur l’urgence de la situation. On doit manger des aliments naturels, se mettre des produits naturels et bruts sur la peau et les cheveux. Déjà, parce que ça fonctionne mieux, que c’est sain pour nous et pour l’environnement.
C’est simple. Il faut juste éduquer à ça parce que beaucoup de gens ne se posent pas la question et suivent ce qu’ils ont toujours connu. Ils ne s’imaginent pas vivre autrement, et pourtant, c’est tellement mieux.
Je suis rentrée ce soir avec une énorme boule dans le ventre et une envie sauvage d’écrire comme ça m’arrive rarement ces derniers temps, tant je suis fatiguée de la journée, de la ville, du béton, des écrans, de comment ce monde fonctionne.
Pourtant le boulot que je fais actuellement fait du sens dans ce monde : Assurer les gens. J’ai des clients sympas toute la journée au téléphone, c’est agréable. Mais quand même, mon Dieu, j’ai envie de PLUS, j’ai envie de VIVRE.
Je veux découvrir le monde, la vie file, ça passe, je veux profiter, vivre mes rêves ! J’ai l’impression que c’est l’ado en moi qui parle, car je disais les mêmes choses et je n’étais pas sûre de ressentir ça 10 ans après. Et c’est toujours le cas, voire, c’est plus fort qu’avant. Je me sens parfois prisonnière de cette vie que “je me suis créée”, mais que j’ai aussi dû créer de cette manière pour survivre, et si possible, vivre bien.
Heureusement, je suis dans la gratitude d’avoir autant de gens que j’aime. D’être bien entourée. D’avoir ce toit sur la tête et de quoi manger sainement. J’ai ce qu’il faut, mais je ne suis pas vraiment heureuse. J’en ai marre. J’ai ce sentiment latent tous les jours, mais je n’ose pas assez l’exprimer, par peur certainement.
Pourtant, je suis sûre que tant de gens ressentent la même chose, et peut être de toutes les générations.
J’ai tellement de moyens d’aider les gens autour de moi avec tout ce que j’ai appris, avec toutes mes expériences.
J’ai envie d’en faire enfin quelque chose, et pour vivre dans ce monde actuel, je dois “malheureusement” faire de l’argent avec. J’aimerais tellement pouvoir créer sans cette pression de devoir vendre quelque chose. Je dois trouver la paix avec. Car je sais que je ne vais pas pouvoir continuer toute ma vie de faire plein de boulots différents. J’ai besoin de faire ce que j’aime.
J’ai écrit cet article en deux parties. Un premier jet hier, que j’ai beaucoup corrigé, et un second ce matin, samedi, premier jour de repos. Je me sens plus détendue, car je peux enfin prendre du temps, écrire, souffler. Je sais qu’aujourd’hui, je ne vais pas être dans les transports, avec un casque qui me grille les tissus toute la journée.
Je fais mon yoga, du sport plus tard, je fais le ménage avec mes produits naturels (toujours important de le préciser 😉 ), écris plusieurs articles et lis. Qu’est-ce que ça fait du bien.
Merci de m’avoir lu.
Si tu ressens ces choses, laisse ton commentaire, couche tes pensées, ça te fera du bien et je serais heureuse de te lire.
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