Femme en burnout devant un ordinateur

J’ai compris que je me devais de faire les choses à mon rythme

J’ai compris une bonne leçon ces dernières semaines : Je dois faire les choses à mon rythme.

J’ai enchaîné plusieurs jobs alimentaires où on m’en demandait toujours plus que ce que je pouvais donner. En fait, ce qu’on me demandait, je pouvais le faire, mais en allant à l’épuisement.

Sur tous les jobs, j’en ai connu deux ou trois où on m’expliquait ce que je devais faire. Si je faisais une erreur, on me le disait, mais sans stress. Et cet environnement m’a permis de grandir au sein de l’équipe beaucoup plus efficacement. Car sans stress, je suis plus confiante, plus à même de poser des questions sans peur d’avoir des reproches et donc, je suis plus efficace.

L’hyper-rapidité n’a jamais été mon truc. Je n’aime pas, mais pas du tout, aller vite.

“Vite fait, bien fait”.

Je me suis looongtemps sentie “nulle” car je voyais autour de moi d’autres personnes charbonner et finir rapidement leurs tâches. Je ne comprenais même pas comment je ne pouvais pas y arriver moi-même.

La dernière fois que j’ai dû retrouver un job alimentaire, je me suis promis que je trouverai un endroit où je suis acceptée comme je suis. Un endroit où ils sont prêts à m’apprendre dans la bienveillance, à me laisser le temps de découvrir, de faire des erreurs, de poser des questions.

Parce que même si ça parait évident qu’on devrait toutes avoir un cadre de travail comme celui-ci, ça n’arrive pas si souvent que cela.

Il y a deux ans de ça, j’ai été humiliée à plusieurs reprises par un manager qui me stressait tant, que je n’osais plus rien lui demander. Et donc, je faisais de petites erreurs qu’il remarquait rapidement et il venait ensuite me demander si je réfléchissais ou si j’étais bête. Horrible. Le problème, c’est que, dans une période où l’on manque de confiance, où l’on ne se sent pas légitime, où on est nouvelle, on peut avoir tendance à ne rien dire, à rester pétrifiée face à cette situation.

Au début, je ne disais rien, j’essayais de toujours faire mieux, plus vite, mais, ce n’était jamais assez pour lui.

J’ai fini par lui écrire une lettre où je lui ai dit tout ce que je ressentais et je suis partie peu après de cet endroit.

Ces expériences sont désagréables à vivre, mais elles m’ont apprises à me respecter davantage.

Et puis à apprendre à me connaître.

J’ai compris que je me forçais à entrer dans un moule qui n’était pas fait pour moi.

J’ai compris que, oui, on peut, et on doit faire des efforts pour faire mieux, pour apprendre. On doit parfois mettre son égo de côté, son côté où on pense mieux savoir que l’autre pour vraiment apprendre.Mais il y a un équilibre à tout : on ne doit pas aller non plus jusqu’à se brûler les ailes parce qu’on force trop :

  • à faire plus que ce qu’on peut supporter physiquement et mentalement
  • à rester avec des gens qui ne nous conviennent absolument pas
  • à recevoir des remarques sans ne rien dire

Je vais vous parler d’une technique que m’avait fait expérimenter un thérapeute :

Ce mec a plein de job : il fait du théâtre, il monte des pièces, il fait de la sculpture, mais surtout, il travaille toujours avec le souffle.

Nous étions dans une salle avec 6 personnes. Chacun.e devait chanter une chanson et se concentrer dessus sans se préoccuper de ce que chantaient les autres. Au début, tout le monde rigolait parce qu’on était gêné, et puis, petit à petit, à force de nous faire comprendre qu’il n’y avait aucune gêne à avoir et que c’était simplement une construction sociale de se gêner de ça, on a pu commencer à vraiment se concentrer sur ce qu’on faisait.

Au bout d’un moment, une sorte d’harmonie s’est créé avec toutes nos mélodies. Chacun.e était si concentrée sur son chant qu’on s’est comme harmonisé ensemble, sans forcer quoi que ce soit. On faisait simplement, individuellement, la tâche qui nous avait été assignée sans se soucier de ce que les autres pensaient de notre chant, de notre voix.

Ça m’avait fait réaliser qu’en étant complètement dans mon truc, je faisais mieux les choses. Sans avoir peur des remarques que je pourrais avoir, où de ce qu’on pourrait penser de moi, j’étais plus efficace et j’avais plus confiance.

Ça m’a pris des années ensuite pour intégrer ça. Pas parce que je ne le comprenais pas, mais, parce que j’avais une peur ENORME de déranger, de décevoir, d’entendre quelqu’un élever la voix. Un trauma pas encore réglé, mais que je travaille au fil des années avec les différentes expériences que je vis.

Parce qu’on ne nait pas toutes avec une méga-confiance et une certitude qu’on mérite le respect.

Soit parce qu’on a eu des traumas d’enfance et qu’on a manqué d’amour, qu’on a vécu de l’humiliation, qu’on a mal interprété certaines choses…

Soit parce qu’on n’a pas assez développé son caractère, pas assez vécu de choses pour vraiment intégrer physiquement cette confiance.

Quand j’ai commencé mes premières consultations en 2020, même si j’aidais déjà bien, mais client.es à cette époque, je manquais encore de confiance, car mes connaissances étaient limitées. Il y avait plein de choses que je ne pouvais pas expliquer quand on me posait des questions. Mais c’est bien : c’est ce qui m’a permis de toujours aller plus loin, d’en apprendre plus, de me documenter.

Il ne faut jamais ignorer un mal-être que l’on ressent. Jamais. C’est un message, pas juste un truc chiant qui nous pend au nez.

J’ai longtemps évité ce sentiment que je ressentais dans le cadre du travail. J’ai longtemps évité les conflits ; Je les fuyais.

Et puis la vie m’a appris que je ne pouvais pas continuer comme ça si je voulais être en paix. Si je voulais avancer dans la vie. Que ce soit au niveau relationnel ou pro.

Je ne peux pas construire quelque chose sans base solide. Et les bases, c’est en moi que je dois les développer. Les construire, les détruire s’il le faut, pour mettre de plus fortes fondations.

C’est aujourd’hui une habitude qui s’ancre en moi : faire les choses à mon rythme.

De ma routine matinale, au travail, au sport… Je prends mon temps. Et puis vous savez quoi ? Je pensais que j’allais en perdre en faisant ça. Ça me faisait stresser. Je sais qu’on a toutes ressenti ça : On essaie d’implémenter une nouvelle routine à sa journée, par exemple, un yoga de dix minutes, et puis, finalement, on ne le fait pas. On n’essaie même pas, parce qu’on se dit “si je fais ce yoga de dix minutes, je n’aurai pas le temps pour….”

Alors que, le temps, on le trouve. Ces dix minutes sont dispo quelque part. Il y a toujours un moyen de s’arranger. Et plus on donne la priorité aux choses qui nous font VRAIMENT du bien, plus on se rend compte qu’en fait, on peut faire les choses à notre rythme (en tout cas , beaucoup plus que ce qu’on pouvait imaginer).

Et si dans notre taff, on n’y arrive pas, qu’on a essayé d’en discuter, mais que rien ne change, c’est peut-être le moment : d’essayer de comprendre si le problème vient réellement de soi ou s’il faut simplement changer d’endroit.

Bref, j’ai compris que je devais me donner le droit de faire les choses à un rythme qui ne me stresse pas. Parce que ce droit, personne n’allait me le donner. Il y a certaines choses dans la vie qu’on doit se donner, qu’on doit s’autoriser. C’est nous-mêmes qui signons ce contrat avec nous-mêmes.

Il y a certaines choses qu’on aimerait entendre ou recevoir d’autres personnes. Mais si ça n’arrive pas, il faut comprendre que dans certains moments, notre meilleure alliée, c’est nous. Et ce n’est pas triste non, c’est BEAU. Parce que vous le savez, vous connaissez cette phrase “La seule personne avec qui nous serons toujours, c’est nous-mêmes”.

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